Conseil stratégique

Le conseil en stratégie est une activité économique visant à fournir aux dirigeants d’entreprises des conseils spécialisés pour la définition d’une stratégie d’entreprise. En matière de périmètre d’action, le consultant en stratégie peut être amené à intervenir sur toute problématique ne trouvant pas de solution formalisée, toute faite, prête à l’emploi.

Les entreprises font appel à des cabinets de conseil, qui envoient alors des consultants dans l’entreprise cliente. La typologie des cabinets de conseil est extrêmement variée. Si de très nombreux acteurs se présentent comme des cabinets de conseil en stratégie d’entreprise, seuls certains acteurs méritent à proprement parler l’appellation, essentiellement les grands cabinets internationaux de conseil en stratégie et les boutiques de conseil en stratégie.

Les grands cabinets internationaux spécialisés dans le conseil en stratégie

Ces cabinets généralistes sont mandatés pour des types variés de missions de stratégie : de la stratégie « pure » à la stratégie industrielle, stratégie marketing, stratégie financière… On trouve parmi ces cabinets :

Les MBB, acronyme des cabinets les plus connus mondialement : McKinsey & Company, le Boston Consulting Group et Bain & Company. Ces cabinets opèrent dans le conseil de direction générale au sens large ; sur l’ensemble de leur activité, la stratégie ne représente qu’une part qui pourrait être moins importante que celle d’autres expertises fonctionnelles (organisation, opérations, marketing, etc.).
D’autres cabinets jouissant également d’une grande notoriété ainsi que d’une stature internationale comme Oliver Wyman, Roland Berger et A.T. Kearney. Ces cabinets sont également diversifiés sur des activités de conseil de direction générale au sens large, la stratégie n’étant qu’une expertise fonctionnelle parmi d’autres.

Les grands cabinets réalisent une partie de plus en plus conséquente de leurs activités dans les activités de mise en œuvre et d’opérations.

Les autres cabinets de conseil en stratégie
Ces cabinets de plus petite taille se distinguent par une approche plus individualisée ainsi que par leur spécialisation. Les boutiques sont souvent spécialisées sur des créneaux spécifiques à très forte valeur ajoutée afin de pouvoir rivaliser avec les plus grands. Malgré leur taille, ces cabinets bénéficient d’un prestige important et possèdent bien souvent de nombreux bureaux à travers le monde.

Les cabinets de conseil en stratégie disposent de processus de recrutement spécifiques, sélectifs et particulièrement exigeants Ces entretiens se distinguent des entretiens d’embauche classiques en ce qu’ils intègrent une épreuve de mise en situation professionnelle: l’étude de cas. Il s’agit de tester le candidat sur une problématique concrète en lien avec la diversité de son futur métier, au cours d’un échange avec son examinateur dont la forme est libre. Le processus de recrutement comprend plusieurs tours composés de 1 à 3 entretiens chacun et il nécessite entre 6 et 8 entretiens pour aboutir à une offre de recrutement.

En France, les jeunes diplômés sont recrutés au sein d’un groupe d’institutions très restreint : HEC, ESSEC, ESCP-Europe, EDHEC, EM Lyon pour les écoles de commerce mais aussi l’ENA, Sciences Po Paris ainsi que l’École polytechnique (X), Centrale Paris, Mines ParisTech, Ponts ParisTech, IMT, ENSTA Paristech, Télécom ParisTech, Arts & Métiers ParisTech, Supaero et Supélec pour les écoles d’ingénieurs. Les cabinets du groupe « MBB » recrutent également parmi les titulaires de doctorat de grandes écoles avec un grade plus élevé que les Masters Grandes Ecoles et à niveau généralement égal à un diplômé de MBA.

Selon une étude de Consultor-Wit Associés menée en novembre 2014 au sein des principaux cabinets de conseil en stratégie de Paris (14 cabinets, 210 associés), la grande majorité des associés des bureaux parisiens des sociétés de conseil en stratégie est issue de cinq grandes écoles : HEC Paris (19%), Centrale Paris (15%), Polytechnique (12%), l’ESSEC (10%) et l’ESCP Europe (6%)

Autres formes d’activité liées au conseil en stratégie
L’appellation « conseil en stratégie » tend à se galvauder, et de nombreux prestataires de service, souvent des structures de très petite taille ou des individus indépendants, s’en réclament. On trouve ainsi de très nombreux cabinets locaux spécialisés sur une niche ou sur un domaine fonctionnel précis, souvent autour de l’expertise et du réseau de contact du seul fondateur.
Les consultants indépendants sont également très nombreux et peuvent selon leur profil intervenir sur tout type de problématique (levées de fonds, business development, organisation de mission économiques, connaissance du marché local, stratégies de communication..). Du fait de l’évolution des modes de travail, de la transformation digitale et la culture start-up, nombreux sont ceux qui exercent à temps partiel une activité de consultant en parallèle d’une autre activité. L’efficacité du recours aux micro-structures ou aux consultants free-lance dépend naturellement de la qualité de la personne mobilisée, ces structures n’offrant pas les garanties de niveaux de recrutement, de formation, de méthodologies ou de standards professionnels qui sont celles des cabinets établis. Les consultants free-lance ont un modèle de rémunération qui est à la fois basé sur le temps passé et les success fees, notamment dans le cas de support aux transactions financières.

La question qui se pose souvent est celle de l’évaluation des cabinets de conseil en stratégie. Il est très difficile d’évaluer la qualité des cabinets de conseil en stratégie, même si l’on considère en général que les deux premiers types, à savoir les grands cabinets de conseil en stratégie et leurs émanations sont souvent garantes de qualité, essentiellement par leur maîtrise méthodologique mais aussi par la qualité de leur recrutement. Toutefois, il peut arriver que des missions réalisées par ces cabinets se soldent par des échecs avérés. On retiendra qu’en général, la qualité d’un conseil en stratégie dépend de très nombreux paramètres, mais deux ressortent en particulier : l’expertise (fonctionnelle, métier, méthodologique) et la qualité des consultants (profil, expérience…).

Les classements se multiplient, chacun avec une approche propre et des biais associés. Ces classements sont très différents selon les pays. Un fort recul et la prudence sont nécessaires par rapport à la plupart des classements des cabinets de conseil en stratégie, soit en raison d’absence de méthodologie solide, soit en raison de l’échantillon (répondants ne connaissant pas le conseil en stratégie) ou simplement en raison d’une approche lucrative des classements (vendus aux sociétés comme un référencement) par le site ou magazine réalisant les classements.

Vault publie tous les ans un classement des meilleurs cabinets de conseil en stratégie9, principalement tourné vers le monde anglo-saxon. Il s’agit davantage d’un indice de réputation ou de notoriété et de satisfaction des consultants qu’un indice de qualité des prestations effectuées. Ce classement regroupe dans un même ensemble cabinets de conseil en organisation et cabinets de conseil en stratégie. De par la méthodologie employée, il avantage les grandes structures. Le classement Vault reste cependant aujourd’hui un classement de référence, qui a le mérite d’être indépendant et d’être le seul non influencé par les partenariats et référencements des entreprises de conseil.

Le magazine Capital a été épinglé par Consult’In (ex-Syntec) pour avoir réalisé un palmarès des cabinets de conseil sur la base d’un sondage controversé auprès de 4500 consultants et 800 cadres, et avoir ensuite proposé l’achat d’un label « Meilleur cabinet de conseil ».

Le classement du magazine en ligne Consultor consacré au conseil en stratégie est un indice de notoriété des cabinets auprès des étudiants de grandes écoles. Il est réalisé par un organisme indépendant : la Junior Entreprise de l’ESSEC pour le compte de Consultor.

Ce classement, réalisé sur la base d’un sondage auprès d’une population d’étudiants en Master 2 de grandes écoles (X, Mines, Ponts, Centrale, Supelec, HEC, ESSEC, ESCP), a plusieurs biais importants puisqu’il ne limite pas le sondage aux étudiants connaissant les cabinets de conseil, et propose aux sondés un panel fermé d’une vingtaine de cabinets présents dans le guide du magazine, la présence dans ce guide reposant essentiellement sur un contrat de partenariat et de référencement avec Consultor11. Ceci explique qu’alors que le site et le classement sont consacré au conseil en stratégie, certains cabinets de conseil de direction générale devant logiquement en faire partie ne sont pas mentionnés, alors qu’inversement des cabinets spécialisés dans l’optimisation opérationnelle y figurent.